Le
village qui avait pour marraines les Fées
ll
était une fois, frôlé par la forêt vosgienne, un village accroché au flanc
de la roche mère Henry. Ce village qui s'appelait La Combe attendait l'arrivée
des enfants.
Tout petits, les nouveaux nés allaient grandir
dans la pouponnière de Fées, nichée au creux de la roche mère Henry. Car
si en Alsace ce sont les cigognes qui apportent les bébés, dans les Vosges,
ce sont les Fées qui nourrissent les nouveaux nés, avant de les donner
aux jeunes parents.
Les sept Fées de la roche mère Henry portaient
chacune, une robe de couleur différente ; elles chérissaient les bébés,
les protégeaient, les faisaient jouer avec les jonquilles d'or, les berçaient
sur les branches des sapins, mettaient dans leurs yeux la couleur des
myrtilles ou des pervenches.
Un jour, le diable friand de chair fraîche et d'âmes
pures et tendres, armé d'éclairs, arriva dans un roulement de tonnerre
pour faire un bon festin.
Pour
sauver tous les bébés que le diable allait dévorer " tout cru ", les Fées
lancèrent leurs ceintures (une rouge, une jaune, une orangée, une verte,
une bleue, une violette, une indigo) par-dessus l'abîme.
Et
voilà que les sept ceintures rassemblées formèrent un immense pont de
lumière de toutes les couleurs. C'était le premier arc-en-ciel du monde
et les Fées, faisant glisser les berceaux soufflant sur les landaus, firent
passer tous les bébés sur le pont aux sept couleurs pour les mettre à
l'abri, de l'autre côté de la vallée, tout en face, sur l'autre montagne.
Tous les bébés et les sept Fées ont pu ainsi échapper à l'appétit féroce
du diable.
Quel
symbole que ce village où sont soignés, encore aujourd'hui
des enfants, s'étire sous la roche mère Henry, la pouponnière
des fées, car ici il est des enfants et des gens au service des
enfants !
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La Combe
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